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La grande majorité des salariés se sentent crispés ou tendus à cause de leur travail :
Dégradation des conditions de travail, harcèlement, la gestion par le stress et une réalité
!
Les récents suicides de salariés chez
Renault, La Poste, PSA, EDF..., comme dans d'autres entreprises, ont interpellé le gouvernement et le grand public sur la nécessité de considérer la souffrance au travail comme un
problème de société.
Le risque psychosocial (stress,
harcèlement...) est devenu un risque auquel les entreprises doivent désormais faire face. 50 % des arrêts maladies seraient liés au stress. Selon l'OMS la France est le troisième pays
où les dépressions liées au travail sont les plus nombreuses.
La CFE-CGC est pionnière en matière de lutte
contre le stress en entreprise. Depuis des années, elle met en évidence ce phénomène grâce à ses différentes études pluridisciplinaires et son sondage régulier réalisé par Opinionway.
ELLE RÉCLAME LA RECONNAISSANCE DU STRESS COMME MALADIE PROFESSIONNELLE.
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Idées
reçues
- Le stress n'est que la réaction à la pression du travail : FAUX - Le stress fait partie du jeu. Il n'y a pas de quoi en faire une maladie : FAUX - Le stress provient de l'environnement familial : FAUX - Etre victime du stress est une preuve de faiblesse ou d'incompétence : FAUX
- Le stress est individuel : FAUX
Le stress : des effets
néfastes pour la santé
Productivité toujours plus accrue, compétitivité, le monde du travail est un grand pourvoyeur de
stress. Or, celui-ci peut être nocif, surtout quand il se fait chronique. Des études scientifiques ont prouvé les liens entre des situations de travail stressantes et l'apparition de
problèmes de santé mineurs ou de maladies plus sérieuses. De véritables pathologies peuvent apparaître (troubles cardiovasculaires, métaboliques…). Malheureusement, il n’existe toujours
pas de chiffres officiels montrant les pathologies entraînées par le stress, sans oublier que le stress contribue à la survenue de certains accidents du
travail.
Le saviez-vous ? Les salariés français sont ceux qui s'arrêtent le moins ! Seul un salarié sur quatre en France en arrêt de travail au moins une fois dans l'année, contre un sur trois en moyenne dans le reste de l'Europe.
C'est le résultat de l'enquête menée en Europe du 5 au 19 novembre 2007(site monster.fr). C'est en
Belgique et en Irlande que l'on s'arrête le plus, environ un sur deux !
Fort de ces constatations on s'étonne de la volonté du gouvernement contenue dans la loi
de financement 2008 de resserrer encore les contrôles, quand on sait que les études des praticiens conseils amènent au résultat de 5 à 6 % d'arrêts discutables ! On s'étonne de
voir proposer de confier aux employeurs la gestion des arrêts de travail courts !
Les effets du
stress sur la santé physique
- Sensation d’oppression,, - Ulcère, - Hypertension artérielle,Affection coronarienne, - Tremblements, - Transpirations excessives, - Spasmophilie, - Prise de poids, - Dérèglements de cholestérolémie ou de glycémie, - Asthme, etc...
Les effets du
stress sur le comportement
- L’envie de quitter son emploi - Comportement violent ou agressif
- Troubles alimentaires
Les effets du
stress sur la santé morale
- Crises de nerfs - Crises de larmes - Angoisse - Tristesse - Excitation Les effets du stress sur les capacités intellectuelles - Difficultés à se concentrer - Difficultés à prendre des décisions Les facteurs de stress dans l’environnement professionnel
En cinq ans, les baromètres stress de la CFE-CGC révèlent des facteurs récurrents à cette maladie
professionnelle :
- La difficulté à concilier vie professionnelle et vie privée, - La perte d'autonomie liée aux nouveaux outils de gestion, - Le harcèlement moral, - L'agressivité de la clientèle, - La concurrence entre collègues, - Le risque de perte financière, - La perte de sens, de valeurs - La non-reconnaissance, - Des ordres contraires à l'éthique et aux valeurs personnelles - La contrainte émotionnelle.
etc....
En cause : les méthodes de
management.
Une compétitivité chaque jour exacerbée a entraîné une course au résultat permanente. A un
management « paternaliste » a succédé un management par la pression, par le stress, par la peur. Méthodes d'évaluation controversées et systèmes de notation anxiogènes ont
induit une situation de mal être au travail.
On est au bout du rouleau, on craque, on tombe en dépression.
Bernard Salengro, médecin du travail et secrétaire national CFE-CGC, constate la multiplication des
procédures de licenciement «en public» : la direction avise un salarié de sa décision, par oral, devant les collègues. «C'est la mise au pilori, c'est une agression». Or il est démontré
que subir une agression multiplie par trois le risque de dépression nerveuse, tandis qu'être témoin d'une agression multiplie ce risque par deux ! (RTL, 14.02.2008)
Et encore :
« Le système est pernicieux » explique Frank Setruck, délégué syndical CFE-CGC :
« Dans une bonne équipe, il faudra trouver du meilleur, du moins bon et du mauvais. Si le manager veut être bien noté lui-même il doit être capable de déterminer les performances
relatives de chacun des membres de son équipe. S'il notait tout le monde de la même façon, il ne serait plus un bon manager » Cette manie de l'évaluation est génératrice
d'angoisse.
Stress, harcèlement, quelle différence ?
Si le stress est une réaction à l'environnement, le harcèlement moral et le harcèlement sexuel sont
clairement définis par le code du travail.
Harcèlement moral :
« Se rend coupable de harcèlement moral toute personne dont les agissements répétés ont pour objet ou pour effet de porter atteinte aux droits et à la dignité d'un salarié, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel (art. L. 122-49 CT). »
Harcèlement sexuel :
Se rend coupable de harcèlement sexuel toute personne qui profère des menaces, impose des contraintes ou exerce des pressions en vue d'obtenir des faveurs de nature sexuelle à son profit ou au profit d'un tiers (art. L. 122-46 CT).
Outre des sanctions pénales, l'auteur de harcèlement est passible de sanctions disciplinaires
pouvant aller jusqu'au licenciement.
Aucun salarié ne peut être sanctionné ni licencié pour avoir subi ou refusé de subir les agissements de harcèlement moral ou sexuel. Par ailleurs, une attitude déplacée ou des propos obscènes ou injurieux peuvent également être de nature à justifier un licenciement. |
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Le stress a un coût, et ça coûte cher !
Les entreprises sont de plus en plus confrontées à une montée du stress et de la violence sur
site.
Or, préserver la santé mentale est une obligation.
Les pathologies associées au stress et à la violence sont coûteuses, humainement et
économiquement.
Pour l'individu
Le stress rend malade. Il entraîne de nombreuses conséquences sur la santé de l'individu :
dépression, suicides, maladies cardio-vasculaire, troubles musculo-squelettiques...Au-delà de ces maladies graves et parfois mortelles, un individu stressé est un individu fragilisé.
Ainsi, une personne stressée sera plus susceptible d'attraper la grippe, de développer des allergies,...
Pour l'entreprise
Absentéisme et arrêts maladie
Plus de 7 millions d'arrêts de travail et près de 250 millions de journées indemnisées, c'est le
bilan de l'absentéisme en France, pour un coût de 7,4 milliards d'euros dont 5,4 milliards pris en charge par la Caisse nationale d'assurance maladie (2004)
Selon la commission européenne (Europe des 15) , en 2002, le stress au travail serait la cause de
50 % de l'absentéisme. Un phénomène également souligné dans une étude de la CNAM.
Les entreprises dont les salariés sont stressés subissent des conséquences financières
lourdes, sur le court ou le long terme.
En effet, des salariés stressés sont souvent moins performants, davantage absents et davantage
susceptibles d'être victimes d'un accident du travail. Un salarié absent, c'est une charge de travail accrue pour ses collègues qui risquent à leur tour d'être surchargés stressés, et
arrêtés, etc....
Il est à noter que le décès d'un salarié lié à une situation de souffrance au travail entraîne pour
l'employeur :
- Une image dégradée - Un climat perturbé - un risque financier, puisque le conjoint de la personne décédée perçoit une rente équivalente à 40% du salaire tandis que chaque enfant bénéficie d'une rente correspondant à 20% du salaire dans la limite globale de 85% - un risque pénal, car les procureurs peuvent considérer que certains suicides résultent d'un harcèlement. L'employeur s'expose alors à des poursuites judiciaires.
Cependant peu d'entreprises essayent d'endiguer le phénomène. Il s'agit pourtant d'un domaine où il
ne faut pas rester inactif : si les employeurs français ont du mal à accepter l'existence du stress professionnel, il est largement reconnu au niveau international. Aujourd'hui, le
stress dans nos entreprises est trop souvent considéré comme étant « apporté » par les salariés ayant des soucis personnels.
Le
saviez-vous ?
Le chef d'entreprise a une obligation générale de préservation de la santé mentale des salariés de
son entreprise, qui est renforcée par une obligation spéciale de prévention du harcèlement.
Turn-over
Une entreprise où il ne fait pas bon vivre aura un fort taux de turn-over, c’est-à-dire un taux
anormal de départs. Les mouvements de personnel entraînent des pertes financières et des pertes de compétences : perte de productivité du salarié qui quitte l’entreprise ou
envisage de la quitter, démotivation des collègues, frais de recrutement, temps consacré au recrutement, charges administratives, temps d’adaptation et de formation du nouveau salarié,
effet négatif sur l’image de l’entreprise.
Les entreprises qui auront le plus de chances de réussir seront celles qui aideront les
travailleurs à faire face au stress et qui réaménageront soigneusement le milieu de travail afin qu'il soit mieux adapté aux aptitudes et aux aspirations de leurs salariés. Certaines
misent déjà sur la satisfaction et l'épanouissement de leurs salariés en facilitant l'équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle, en favorisant la diversité, en luttant
contre le stress. Elles ont fait de ces critères des leviers de recrutement car elles savent que leur image « patronale » a une valeur bien réelle auprès des
salariés.
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Pour la société
En plus des coûts déjà évoqués (absentéisme, arrêts maladie), la prise en charge du stress
au travail entraîne des coûts liés aux soins, sans compter les décès prématurés.
Bernard Salengro, médecin du travail et responsable de la Santé au travail au sein de la
CFE-CGC, a évalué le coût social du stress à environ 3% du PIB, payé majoritairement par les contribuables au travers de l'assurance maladie, et non par les entreprises.
Le saviez-vous ?
Cas particulier, la France partage avec les Etats-Unis le triste privilège d'être l'un des pays
au monde où le stress au travail fait le plus de ravages.
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Stress, harcèlement, comment réagir ?
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