Toute personne peut être victime, dans l’exercice de son travail,
d’agression physique ou verbale, de violence, de la part de collègues ou de supérieurs hiérarchiques, appartenant à la même entreprise.
Les conséquences pour l’entreprise : Un salarié harcelé, stressé
Les coûts directs et indirects d’un mauvais climat de travail peuvent être énormes, non
seulement pour l’entreprise, mais également pour toute la société
Critères diagnostiques du harcèlement
moral
Que peut faire le médecin ?
Cela peut s’avérer difficile, si aucun salarié ne veut témoigner. La victime se retrouve alors dans une situation d’isolement complet.
Dans la fonction publique cette démarche
présente certaines caractéristiques, puisqu'il n'existe pas de définition légale ou réglementaire précise de l'accident de service.
Informer son employeur
Rôle du médecin du travail
Tout salarié en état de souffrance morale au travail ou qui s’estime victime de harcèlement moral
peut demander à rencontrer le médecin du travail. S’il est en activité, il s’agit d’une visite médicale spontanée à la demande du salarié. S’il est en arrêt de travail, il s’agit d’une
visite médicale de pré reprise.
Depuis la réforme de 2004 intervenue en santé au travail, les visites médicales n’ont lieu que tous les 2 ans pour les salariés non soumis à des risques particuliers, ce qui laisse le temps à une situation de travail de se dégrader. Le médecin du travail5 est le conseiller du chef d’entreprise, des salariés, notamment en ce qui concerne la protection des salariés contre l’ensemble des nuisances, les risques d’accidents du travail ou ceux liés à l'utilisation de produits dangereux. Le harcèlement moral est une nuisance professionnelle à laquelle peut être exposé le salarié à l’occasion du travail. Des consultations spécialisées dans la prise en charge de la souffrance au travail ont vu le jour dans de nombreuses régions de France. Ce sont des consultations multidisciplinaires (psychiatres, médecins du travail, juriste, psychologues, etc.). Toutes les personnes qui, dans leur travail, s’estiment victime de maltraitance, harcèlement, conflits, dégradation majeure des relations professionnelles peuvent être adressées à ces consultations. Il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle pour la souffrance morale au travail. Quand un salarié contracte une maladie qu’il attribue à son travail, mais que celle-ci ne correspond pas aux critères d’un tableau de maladie professionnelle, le salarié à un recours possible devant le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Ses membres statuent sur le lien entre la pathologie et les conditions de travail. Des troubles anxio-dépressifs sont actuellement très régulièrement reconnus en maladie professionnelle après examen par cette commission. Il faut savoir qu’une reconnaissance en maladie professionnelle est incompatible administrativement avec une demande ultérieure, pour le même problème de santé, d’invalidité dans le cadre de la maladie ordinaire. Par conséquent, pour une personne qui présente des séquelles traumatiques graves, il peut être préférable de ne pas faire de demande de reconnaissance de maladie professionnelle, si une demande d’invalidité est envisagée dans un deuxième temps.
Un salarié victime de harcèlement moral peut obtenir réparation des dommages ou préjudices subis. Les
avis sont très partagés quant au bienfait de cette réparation, selon certains la réparation judiciaire pourrait entraver le processus de guérison. Une évolution favorable des situations de souffrance au travail est liée à la brièveté de l’exposition au harcèlement moral. L’enjeu est donc de dépister le plus tôt possible ces situations et d’assurer la prise en charge des victimes. Néanmoins les données récentes objectivent l’importance des facteurs organisationnels dans les altérations de la santé mentale au travail. L’action sur ces facteurs est la seule approche qui permette une réelle prévention primaire et le passage d’une prise en charge individuelle à une prise en charge collective de la souffrance psychique au travail. 1 - Loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002. 2 - N° de pourvoi 06-44767. 3 - Art. L 1152-4 du code du travail. 4 - Arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 21 juin 2006. 5 - Art. R 4623-1 du code du travail.
Tentative de suicide d’un salarié à son domicile reconnue en accident du travail
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